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Volcan Villarrica : grimper le volcan le plus actif du Chili !

Vous venez d’arriver dans la région des lacs, à Pucon par exemple, et vous avez entendu parler de l’ascension du volcan Villarrica, le plus actif du Chili. Mais quoi ? C’est possible de grimper un volcan actif ? C’est vrai qu’on peut redescendre en luge ? Et ce n’est pas dangereux ? Et comment on fait pour y aller ? C’est cher de faire une telle ascension ? Voilà beaucoup de questions et on est là pour y répondre car c’est une expérience incroyable qu’on a adorée, et on vous la recommande à 100% ! On vous donne donc toutes les informations pratiques dans cet article, mais on vous décrit également notre expérience, qui reste un moment fort de notre tour du monde.

Randonneur sur le volcan Villarrica au Chili

Le Volcan Villarrica

Mais d’abord, on vous donne quelques informations sur le volcan, sinon vous ne savez pas dans quoi vous vous embarquez, et ça serait quand même dommage !


En Mapuche (la population autochtone du Chili et de l’Argentine), le Villarrica se nomme Ruka Pillañ, ce qui signifie littéralement « maison des esprits », on vous laisse imaginer pourquoi !


Ce volcan est le plus actif du Chili, et aussi l’un des plus actif d’Amérique latine. Culminant à 2847m d’altitude, c’est un stratovolcan dit « gris », ce qui signifie que ses émanations lors de ses explosions sont majoritairement des cendres et des roches qui se disséminent à des km à la ronde. Il émet alors aussi des coulées de laves incandescentes qui dévalent ses pentes et menacent les alentours. Sa dernière grosse explosion date de 1971 et a fait de nombreux ravages. Il est à nouveau actif depuis 2014, et sa dernière explosion (mineure) date du 2 mars 2015 et a nécessité l’évacuation de la zone autour du volcan. Aujourd’hui, le volcan émet constamment des émanations de gaz toxiques et certains jours, il est possible d’apercevoir la lave au fond de son cratère si les émanations ne sont pas trop importantes !

Volcan Villarrica au Chili

Situé à quelques kilomètres de la ville de Pucon et surplombant le lac Villarrica, le volcan satisfait les touristes et les amateurs de grands espaces été comme hiver. En effet, l’été (et même en hiver en fait, mais c’est plus difficile), il est possible de conquérir son sommet et ses neiges éternelles ce qui est une expérience assez incroyable. En hiver, ses pentes se transforment également en station de ski. La sensation de skier sur un volcan actif doit, il faut l’avouer, être particulière !


Grimper le volcan Villarrica : informations pratiques

On vous le dit tout de suite : grimper le Villarrica, est une expérience intense, même en été, et vous ne pourrez pas vous y embarquer seuls. En effet, un guide est obligatoire pour accéder au parc national, et la Conaf ne vous laissera pas passer sans lui …

Durée de l’excursion : 1 journée - RDV vers 6h30 à Pucon et retour entre 17 et 18h30 selon la vitesse de votre groupe. Prix de l’excursion : entre 100 000 et 125 000 CLP/p selon les agences. Durée de l’ascension : Comptez entre 4 et 5h de marche depuis le bas de la station de ski à 1400m d’altitude (dépendant de la quantité de neige bien évidemment). Il est également possible de prendre un téléphérique pour éviter les premières 45 minutes de montée – Prix : 10 000 CLP/p (mars 2022) Distance : Entre 10 et 11km A/R Dénivelé : +1400m

De nombreuses agences à Pucon proposent l’excursion au volcan, vous aurez l’embarras du choix. Cependant, on ne peut que vous conseiller de choisir l’agence Ermitano Expediciones (leur site web ici) avec qui nous avons eu la chance d’effectuer l’ascension. En plus d’avoir du matériel de qualité, leurs guides (qui sont en réalité les propriétaires de l’agence) sont francophones, professionnels et surtout, ce sont de très chouettes personnes avec qui nous avons adoré discuter durant l’ascension ! Vous profiterez également d’un petit apéro sympa à l’arrivée, histoire de prolonger encore un peu l’expérience et l’euphorie de la journée.

L’ascension du Volcan Villarrica en détails

Préparation

5h30, le réveil est sonne. Nous avons rendez-vous à 6h15 pour rejoindre l’agence Ermitanos Expediciones pour récupérer le matériel et nous préparer à l’ascension. On s’habille en conséquence : legging/pantalon de rando + t-shirt technique manches longues (! au soleil) + pull/polar + chaussettes hautes + coupe-vent (et notre doudoune dans le sac). On n’oublie surtout pas nos lunettes de soleil (on vous dit ça parce que je les avais bien sûres oubliées et que Quentin a dû faire un sprint A/R rapide à l’hôtel pour aller les récupérer, oups). On emmène également nos provisions pour la marche (pique-nique et biscuits + 2L d’eau/pers) et hop en route pour l’agence !


A l’arrivée, les sacs avec le matériel technique sont déjà prêts (nous étions venus la veille essayer les chaussures de marche), il ne reste plus qu’à y ajouter nos affaires et à enfiler nos chaussures et notre casque (fournis par l’agence) et nous pourrons embarquer dans la voiture direction : le Villarica.

Agence Ermitano Expediciones

Première partie de l’ascension

Après environ 40 minutes de route, nous arrivons à la station de ski du Villarrica, à 1400m d’altitude. C’est ici que nos guides (1 guide/3 pers, nous sommes donc 12, guides inclus – les groupes sont de maximum 16 guides inclus avec Ermitanos) nous fournirons toutes les informations pratiques et consignes pour effectuer l’ascension en toute sécurité. Une fois prêts, l’ascension commence en même temps que le soleil pointe le bout de son nez.


La première partie consiste à grimper jusqu’au sommet du télésiège, soit 45 minutes de marche environ dans de la roche friable gelée et avec le vent comme compagnon. Le rythme n’est pas trop soutenu afin que tout le groupe suive mais également afin de ne pas se retrouver mêlés aux autres groupes de touristes et pour pouvoir profiter du paysage.

Randonneurs sur le volcan Villarrica au Chili

Arrivés au sommet du télésiège, une première pause de quelques minutes s’organise pour manger un en-cas si besoin et boire un peu d’eau (on vous conseille de vous équiper de camelbak, c’est beaucoup plus confortable de pouvoir boire quand on le souhaite plutôt que de devoir s’arrêter 😉).


Ensuite on se remet en route, et les premières traces de neige apparaissent. Les roches sont complètement gelées, et la vue avec les nuages en dessous de nous est à couper le souffle. On aperçoit même le volcan Llaima au loin, dans les lueurs de l’aube, on apprécie vraiment le panorama malgré le froid.


Encore un peu plus loin, on s’arrête pour une pause photo sur une avancée en béton, qui est en réalité une ancienne arrivée de télésiège qui a été ravagée par l’éruption de 1971. La vue ne cesse de nous surprendre à chaque nouvel arrêt « point de vue ». On apprécie particulièrement d’avoir le temps de s’arrêter à tous ces lieux pour que chacun puisse prendre une photo, et de ne pas se sentir pressés par les guides. Ils s’amusent même à faire les photos pour nous !

La Croisée du monde sur le Villarrica au Chili

L’ascension continue et la neige se fait de plus en plus présente. Vite (plus vite que ce que nos guides pensaient) le verglas devient omniprésent et cela devient difficile de marcher sans glisser à chaque pas…


2ème partie de l’ascension

Cela fait 2h-2h30 que l’on marche, le vent est de plus en plus fort et le verglas devient gênant, il est temps d’enfiler nos crampons, nos guêtres et de s’emparer de nos piolets. On s’arrête donc dans un renfoncement pour se mettre à l’abri du vent et nos guides nous aident à nous équiper. C’est la première fois pour tout le groupe que nous enfilons des crampons, en même temps, on ne grimpe pas des neiges éternelles tous les jours ! On profite de cette pause pour manger encore un petit bout et boire si nécessaire (Quentin en a presque perdu son pique-nique qui a dévalé la pente gelée, heureusement quelqu’un l’a intercepté en cours de route !).

La partie marrante commence : on n’a jamais fait ça, il faut apprivoiser nos crampons et utiliser correctement notre piolet. Nos guides prennent le temps de nous expliquer et de nous montrer comment faire, ce n’est pas bien compliqué mais cela demande un peu de concentration le temps de s’y habituer.


Bientôt, tout est blanc autour de nous sauf le ciel : neige au sol et jusqu’au sommet, stalactites, et nuages dans la vallée, on se sent dans un autre monde. A certains endroits, la grimpette est facile, à d’autres, nous passons de petites corniches où le vent est fort, les sensations sont vraiment grisantes ! Ajouté à cela, le vent fort et les émanations de gaz qui nous poussent à porter un masque à gaz, cette expérience est vraiment unique.

Ascension du volcan Villarrica au Chili

Arrivée au sommet

Après une passe plus difficile que les autres, nous faisons un petit break, on mange nos pique-niques et on dépose nos sacs. A partir d’ici, il ne reste que 15 minutes de montée et par précaution, nous n’emmèneront pas nos sacs. On s’empare de l’appareil photo et de notre piolet et on commence à gravir les derniers mètres qui nous séparent du sommet, toujours avec notre masque sur le visage car la gorge gratte et pique fort sans lui.

Vue du sommet du volcan Villarrica au Chili

Comment décrire l’arrivée ? Nous sommes sur des neiges éternelles, entourés de stalactites et pourtant nous ne sommes qu’à 2847m d’altitude. Devant nous, un cratère large de 200m et profond de 50 à 100m crache ses vapeurs toxiques. Derrière-nous, plus un seul nuage et une vue imprenable sur le glacier, sur le lac Villarrica et sur les volcans alentours : on aperçoit le volcan Lanin, mais aussi le Llaima et le Quetrupillan. Ajoutez à cela le fait que nous sommes seuls, car nos guides se sont arrangés pour arriver après que les autres groupes soient redescendus, tout est parfait. Bref on se sent seul au monde et chanceux de vivre un pareil moment !

Couple devant le cratère du volcan Villarrica au Chili

Un petit bémol seulement : aujourd’hui le volcan a décidé d’émettre beaucoup de gaz et le vent a décidé d’être de la partie … Conséquence : on aperçoit l’intérieur du cratère, mais impossible de voir sa lave au fond (ni de lancer le drône, snif). Rassurez-vous : l’expérience reste malgré tout exceptionnelle et on le referait sans hésiter.


La descente

Grimper le Villarrica, ce n’est que la moitié de l’expérience et la moitié du chemin … Après, il faut redescendre et croyez-moi, c’est probablement plus compliqué de désescalader les neiges éternelles que de les escalader.

Vallée du volcan Villarrica au Chili

On récupère nos sacs sur le chemin et on continue notre descente. Mais ne croyez pas que l’expérience s’arrête à une descente ordinaire ! Quand les conditions le permettent, il est possible de descendre une bonne partie en luge, et on vous l’annonce tout de suite, c’est vraiment un bon moment de fun, surtout avec l’équipement adapté que fourni l’agence. On nous a même dit qu’en hiver il était parfois possible de partir directement du sommet en luge, waw ça doit être incroyable ! Nous avons eu droit à quelques descentes, ce qui accélère considérablement la descente (même s’il faut un peu de temps pour se déséquiper des crampons et s’équiper pour la luge), et on a beaucoup apprécié d’avoir la chance de le faire, car quelques jours auparavant il n’y avait plus assez de neige. Merci la météo d’avoir été si mauvaise les 3 jours précédents notre ascension 😉

Vue sur le lac Villarrica depuis le volcan Villarrica

Ensuite, nous repartons sur nos 2 jambes et lorsque l’on arrive à l’endroit où nous avions enfilé nos crampons ce matin, nous sommes ébahis : il n’y a plus aucun résidu de neige ! Tout à fondu durant notre ascension. C’est assez incroyable quand on sait qu’au même endroit quelques heures plus tôt, nous ne parvenions même pas à tenir debout tellement c’était glissant.


Chacun descend à son rythme, en fonction de ses douleurs, des ses appréhensions ou de son goût pour la course dans le sable volcanique (vous vous doutez qu’on à fait partie de la team course bien sûr) et on se rejoint tous en bas pour reprendre la voiture en direction de l’agence.






Un petit apéro pour fêter ça !

A l’arrivée, Marike, Chrisitan et Felipe, nos 3 guides s’occupent de récupérer tout le matériel pendant que nous nous changeons et que nous débriefons la journée. Ensuite, ils nous invitent à passer dans la cour et là : un super apéro et une bonne bière nous attendent ! Après une telle journée, quel bonheur de pouvoir profiter de ce moment pour discuter encore un peu avec tout le monde, pour parler de nos sensations, et pour échanger sur nos futurs projets et itinéraires de voyage !


Notre avis sur l’ascension du volcan Villarrica

Nous avons eu la chance de vivre une expérience que nous jugeons incroyable, entourés de guides à l’écoute et de très bons conseils. Le prix de l’activité en vaut donc la chandelle (surtout avec le bon matériel fourni). Mais je sais qu’une question persiste : Grimper le Villarrica est-ce difficile ?


On vous l’avoue : nous qui randonnons beaucoup dernièrement, nous n’avons pas trouvé cela particulièrement dur, même si la journée est longue. Les guides tiennent un rythme lent permettant à tout le monde de suivre. Même si nous sommes d’habitude plus rapides lors de nos randonnées, cela nous convenait parfaitement car nous nous sommes sentis bien tout le long de la montée et cela nous a permis d’être à l’écart de tous les autres groupes.


Cependant, pour quelqu’un de peu sportif ou de non-randonneur, c’est une expérience physique difficile : il faut gérer le froid, le vent et le dénivelé qui est tout de même de 1400m. Cela dit, c’est un défi qui vaut largement ce dépassement de soi. Par conséquent, même si vous nous maudirez probablement lorsque vous grimperez, je suis sure que vous trouverez l’expérience inoubliable et que vous n’aurez aucun regret !


En bref, on n’a qu’une seule chose à dire : FAITES-LE et passez le bonjour à Marike et Christian si vous choisissez leur agence 😉


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